Le vin se constituant à 100% de raisins, pourquoi certains vins seraient “vegan” et d’autres non ?
Le mouvement Vegan se développe en Europe depuis le milieu du XXe siècle, sous l’influence du britannique Donald Watson. Le véganisme consiste en un refus de toute exploitation animale de quelque sorte que ce soit :
- refus de consommer de la viande animale et des produits alimentaires provenant d’un animal. Exemple : le lait, le miel, les oeufs et tous les aliments en utilisant.
- refus des vêtements fabriqués à partir de cuir et de peaux ou fourrures animales ;
- refus des produits cosmétiques et de tous les produits en général testés sur des animaux.
Un consommateur vegan a donc des exigences non-négociables sur les critères du bien être animal, voire éthique et écologique dans tous ses choix de consommation, dont le vin vous l’aurez compris.
Comment se distingue le vin végan ?
Il est courant de dire que le vin est végan à partir du moment où il n’est pas collé avec des éléments issus d’animaux. C’est en partie vrai mais certains consommateurs vegans ont un cahier des charges plus exigeant et demandent un vin produit :
- sans utilisation de produits phytosanitaires ;
- sans aucune implication d’animaux (pas d’usage de chevaux de labours par exemple) ;
- sans utilisation du “5ème quartier d’abattage” soit les déchets animaux (os, cornes et fumiers qui sont parfois utilisés dans la fabrication d’engrais, notamment dans la viticulture biodynamique).
Le vin végan est ainsi apparu pour la première fois en France dans le Lot et Garonne. Pour répondre à une réelle demande d’amateurs de vins vegans, les vignerons ont adapté leur mode de culture en conséquence. De nombreux efforts sont donc fournis par ces faiseurs de vin, qui font drastiquement évoluer leurs méthodes d’entretien des vignobles. Aujourd’hui, une vingtaine de domaines français pratiquent une viticulture dite “végane”.
Vinification et véganisme, quelles exigences ?
La vinification correspond à l’étape où le raisin devient vin. À première vue, tout est végan dans ce processus. Ce serait sans compter sur les techniques de collage qui ne conviendront pas toujours à l’amateur vegan.
Le collage est une technique de vinification employée en fin de processus d’élevage, avant la mise en bouteille du vin. Ce collage est pratiqué depuis l’époque romaine. Il s’agit d’ajouter momentanément au vin des substances protéiques (le blanc d’œuf, des éléments issus du poisson ou encore du lait, notamment) afin de clarifier le vin. En le débarrassant de ses particules et de ses levures en suspension, le vin apparaît plus esthétique. Débarrassé de ses « impuretés », le vin est ensuite mis en bouteille.
Si ces éléments de collages sont des adjuvants et non des additifs, on comprend assez rapidement que ces techniques ne conviennent pas au mode de vie vegan. Dès lors, les viticulteurs ont développé des alternatives :
- Les vins non-collés : ils ne sont ni filtrés, ni collés, seule la question de la viticulture se pose alors pour le consommateur végan.
- Les vins collés alternatifs : des substituts d’origine végétale sont utilisés, comme la farine de pois ou de pomme-de-terre.
Grâce au développement de ces techniques, le vin végan tend à se démocratiser. Les restaurants en particulier sont très demandeurs. En effet, ils sont de plus en plus nombreux à proposer sur le carte un plat 100% végan. Pour valoriser leurs efforts, les vignerons travaillent sur un label qui garantit le travail fourni.
La labellisation de la viticulture végane
Depuis quelques années, plusieurs vignerons travaillent à la labellisation “vegan” de leurs efforts. À ce titre, nous pouvons citer “ULA vinification”, “EVE-végan” ou encore “Label-V”, qui ont pour ambition de garantir que les vins sont effectivement végans. Le “Label V” a été créé par l’Union Végétarienne européenne (UVE) et est géré en France depuis 2016 par l’Association Végétarienne de France (AVF). Le “label E.V.E.” signifie Expertise Végane d’Europe et est créé par Vegan France Interpo, une association française qui agit en faveur du développement économique des alternatives véganes. Il convient de souligner qu’un vin labellisé « végan » n’induit pas nécessairement qu’il est biologique.
Les labels s’assurent uniquement que les animaux ne sont pas utilisés à des fins d’exploitation : ni pour l’entretien des sols, ni dans la vinification. Le cahier des charges n’est en revanche pas tout à fait établi, ce qui est compréhensible étant donné la relative jeunesse de ces méthodes à l’échelle de l’histoire de la viticulture.
Chez Cavissima, en tant qu’amateurs de vin, nous encourageons toutes les méthode de viticulture car la diversité de ces dernières apportent de nouvelles découvertes et de nouvelles sensations à la dégustation. Vous pouvez ainsi retrouver notre sélection de vins biologiques et de vins en biodynamie.
Peut on trouver du vin végan chez Cavissima ?
Evidemment ! Cavissima dégustant tous les vins ajoutés au catalogue, vous avez de plus la garantie que cette sélection ravira vos papilles.
À Bordeaux :
- Château Dauzac : à partir de 2016 le Château débute la transition vers des cuvées véganes.
En Vallée du Rhône :
- Domaine Montrius : l’un des précurseurs du mouvement.
En Bourgogne :
- Domaine Jean-Marc Brocard : Depuis 1997, ce domaine est engagé pour l’écologie. A ce jour, la totalité du vignoble du domaine est converti en agriculture biologique. Il figure notamment parmi les plus importants acteurs de Bourgogne à cultiver ses vignes de cette façon. du mouvement.
En Vins du Monde :
- Domaine Agriverde : des vins bio-végans de qualité produits en Italie. Aucune substance animale n’est utilisée à la vigne comme au chai. Pour fertiliser les sols, les vignerons utilisent des algues et des acides humiques.
NB : Cet article ne prétend pas donner toutes les réponses au sujet du vin vegan. Si vous avez une remarque ou des éléments complémentaires à suggérer, n’hésitez pas à nous en faire part en commentaire.