Son point de vue sur les prix des Grands Crus de Bordeaux
Lors de la remise de ses notes sur les Bordeaux Primeurs 2013, le célèbre critique américain Robert Parker a précisé son point de vue sur les prix et sur la réputation des Grands Crus de Bordeaux.
Voici ce qu’il nous livre dans un message intitulé « the idiot wind » :
« Il semblerait que le consommateur et le marché du vin se désintéresse des vins de Bordeaux, jugés trop chers à présent. La vérité me semble bien plus complexe et bien différente. Bien sûr les incontournables 1er Grands Crus et quelques stars de Pomerol et Saint-Emilion, produits en quantités confidentielles, se vendent en effet à des prix stratosphériques.
Cependant, la grande majorité des Grands Crus de Bordeaux, c’est-à-dire 90 à 95% de la production est commercialisée à des prix tout à fait raisonnable. Cela ne semble pas réellement bien perçu alors que la qualité des vins ne cesse de progresser et qu’il subsiste un nombre incroyable de vins à bas prix dans cette région.
Bordeaux Grands Crus : comparaison de 2009 à 2012
Bordeaux connait une bulle actuellement. Mais j’ai appris depuis 35 ans de carrière que les grands vins se vendent malgré les cycles et les modes. C’est à Bordeaux que l’on produit au monde, la plus grande quantité de vins disposant d’un grand potentiel de garde. La qualité de ces vins s’améliore au fil des années par une conservation en bouteille.
Bordeaux vient de traverser une passe difficile car la demande est atone.
Cependant, il faut rappeler que le 2009 est le meilleur millésime que j’ai eu la chance de déguster de toute ma carrière.
2010 est tout aussi extraordinaire, et certains pensent qu’il est même supérieur à 2009.
Cela fait deux millésimes qui se trouvent en tête du palmarès des 50 à 100 dernières années. Le 2009 est déjà facile à boire et le restera car son style est proche du fameux 1982 avec plus d’homogénéité. Le 2010 demande 10 années de garde en cave a vin avant de pouvoir s’ouvrir : les tannins sont riches et encore fermés.
Le problème commence avec les 2011, que j’ai à nouveau dégustés récemment après leur mise en bouteille. Ils sont nettement meilleurs que ce que les critiques ont pu laisser entendre. Ce sont des vins agréables que l’on peut boire à présent.
Les 2012 seront re-dégustés plus tard cette année et je m’attends à un joli millésime.«