Les nuits du 2 au 4 avril dernier, de forts épisodes de gel ont frappé la majorité du vignoble français. Selon Ouest-France, jamais depuis 1947 des températures aussi froides n’ont été recensées pour un mois d’avril. Cette année encore, les vignerons ont dû redoubler d’efforts pour protéger leurs vignes. Bougies, feux ou encore canons à chaleur, tous les moyens étaient bons pour lutter contre cet épisode de gel printanier. L’heure est maintenant au bilan et aux retombées pour le millésime 2022.
Une nuit sur les chapeaux de roues
Les vignerons bien préparés
Dans de nombreuses régions de France, le gel a encore frappé. Il y a quasiment un an déjà, le même épisode s’était déclaré dans la plupart des vignobles diminuant pour beaucoup les quantités de production. Fort heureusement, les pronostics n’envisagent pas de baisse de qualité. Alors, qu’en est-il de cette année?
Une fois, mais pas deux : c’était le mot d’ordre pour protéger au maximum les vignes. Cette année, les vignerons étaient bien préparés et tous les moyens étaient bienvenus pour contrer cet épisode de gel printanier. Feux, hélicoptères, bougies, braseros, aspersions d’eau, feux à canons ou encore éoliennes, les viticulteurs n’ont pas manqué d’imagination. Dans la nuit de dimanche à lundi, les températures sont descendues pour certaines régions jusqu’à -9°C. À Saint-Émilion notamment, le thermomètre a déjoué toute prévision météorologique puisque la température est descendue jusqu’à -7°C.
Lundi dans la matinée, les températures étaient de nouveau positives en Bourgogne alors que l’épisode de gel a continué de sévir dans le vignoble bordelais. Au total, quatre nuits consécutives ont été très froides dans le sud de la Gironde. Bien que ces épisodes impliquent beaucoup de stress et d’énergie pour les viticulteurs, il semblerait que tous ces efforts aient payé.
Des dégâts limités ?
Fort heureusement, pour beaucoup de vignobles, les bourgeons n’avaient pas encore éclos. À Bordeaux notamment, ce détail pourrait alors jouer en faveur des vignerons. Un membre de l’équipe de Cavissima présent sur place s’est d’ailleurs rapidement entretenu avec un vigneron de la région.
D’après lui, il n’y aurait pas d’inquiétude à avoir pour les cabernets puisque la plupart des ceps n’ont pas encore débourré. En revanche, davantage de dégâts sont à prévoir sur les merlots, particulièrement sur les terroirs les plus précoces comme le plateau de Margaux ou certaines zones de la Rive Droite. Dans le cas où les feuilles avaient débuté leur sortie, elles ont difficilement pu lutter contre des températures aussi basses. L’heure est donc à l’inspection de chaque cep de merlot pour évaluer plus précisément l’envergure des dégâts.
En Bourgogne et à Chablis, pour l’instant aucun dégât dramatique n’a été remarqué. Les vignerons étaient bien préparés et les températures n’ont pas été aussi basses que dans le bordelais, ce qui diminue fortement les risques de réduction de production. En effet, l’année dernière lorsque l’épisode de gel a été annoncé, les bourgeons étaient déjà tous sortis ou presque, ce qui n’est pas le cas cette année. À Puligny-Montrachet, une région pourtant à risque en raison de sa végétation précoce, peu de dégâts ont été recensés.
Il en est de même pour les régions du Grand Est, de la Vallée de la Loire et du Sud-Ouest. Pour la vigne de ces régions, beaucoup de bourgeons n’avaient également pas éclos pour le moment.
Enfin, les deux seules régions épargnées par cet épisode de gel printanier restent le sud de la France et la Vallée du Rhône. Grâce au climat méditerranéen et en partie grâce au mistral, l’effet de vent a pu brasser l’air et donc réduire les effets du gel sur les vignes. De plus, les températures enregistrées ont oscillé entre 0 et -1, ce qui reste beaucoup moins important que dans les régions voisines.
Des images impressionnantes
Dans un communiqué partagé sur LinkedIn par le Château Haut-Bailly, une vidéo montre l’ampleur des moyens et des efforts déployés par les vignerons pour protéger leurs vignes. On peut y voir l’ensemble du travail effectué sur ces quatre nuits consécutives d’intempéries au sein de ce prestigieux château. Chaque nuit, les vignerons sont restés sur le front jusqu’au petit matin pour protéger leurs vignes.
L’équipe Cavissima apporte tout son soutien à la grande famille des vignerons. Nous sommes très admiratifs devant leur courage et leur travail acharné pour protéger les vignes. Encore une fois, la réelle passion de ces producteurs et leur dévouement pour ce métier nous impressionnent.