Palette : l’une des plus petites appellations de France. Un micro-terroir de 42ha niché sous la Montagne Sainte-Victoire à deux pas d’Aix-en-Provence. On connaissait déjà le Château Simone, fleuron de l’appellation avec ses 20ha, découvrez maintenant le Château Henri Bonnaud (16ha), un outsider qui n’a pas fini de faire parler de lui.
Derrière le Domaine, il y a l’homme
Le domaine a été repris par Stéphane Spitzglous des mains de son grand-père. En 2004, il le rebaptise Château Henri Bonnaud, en hommage à son aïeul. Stéphane, c’est d’abord un monstre de gentillesse, d’hospitalité, de sensibilité et de travail. Il a cette capacité à comprendre la nature qui l’entoure, à s’adapter, à innover, à investir…. Et souvent à se torturer gentiment la tête pour faire l’un des meilleurs vins de Provence.
J’ai eu l’occasion de revisiter les installations flambant neuves du Château en octobre 2015. Arrivant avec un certain retard un vendredi soir, Stéphane m’a fait l’honneur de me consacrer tout le temps nécessaire pour me convaincre de mettre son vin à la carte de Cavissima. C’était la deuxième fois que je me rendais au domaine – inutile de vous le dire j’aime la Provence et la Montagne Saint-Victoire.
Une fermentation du vin directement en fûts de chêne
Dans son chai de vinification tout neuf, nous avons pu goûter les rosés et un blanc en pleine fermentation. Nous avons visité son chai d’élevage avec les blancs qui fermentent directement en fûts de chêne (cela me remémore le Château Smith-Haut-Lafitte) et sommes passés à la dégustation. Ici pas de boisé excessif : du demi-muid (456L) et très peu de chêne neuf.
Arrêt sur image : le caveau de dégustation offre une vue inouïe sur la campagne aixoise et la montagne Sainte-Victoire. Splendide. A ne pas rater si vous êtes visiteur dans la région.
Le tournant vers la Biodynamie : la force de la nature
Stéphane nous explique qu’il a entrepris depuis 2013 une conversion en biodynamie. Cela commence à nous plaire ! « Pour moi, c’était une nécessité. Le réchauffement climatique nous apporte des murs de pluie qui ravinent nos pentes douces. Replanter des herbes permet de fixer le sol, de l’aérer et de mettre la vigne en concurrence avec les autres plantes » nous explique Stéphane. « Je crois à la force de la lune et à la puissance du végétal : en avril, quand il s’agit d’assembler les rouges, nous sommes en pleine montée de sève dans les vignes. Les vins se troublent et je n’arrive plus à faire les assemblages. »
Le moment pour déguster un Château Henri Bonnaud ?
Les rouges sont à déguster de préférence 5 ans après la vendange pour profiter de leur pleine expression. J’ai particulièrement aimé son 2011, d’une jolie complexité aromatique. Une bouche fine et élégante, des tannins souples, un nez de cerises et de fruits noirs. Le blanc est une excellente réussite sur la fraîcheur, une acidité bien contrôlée laissant place à un velouté magnifique.
Je suis parti avec quelques cartons sous le bras. Nous avons écumé les restaurants de la région et j’ai pu déguster ses vins dans différents contextes et notamment sur une bouillabaisse géante.
Le lundi suivant, l’équipe de Cavissima dégustait les échantillons ramenés : un seul verdict – à la carte !
Retrouvez-ici les vins du Château Henri Bonnaud