Aujourd’hui, Cavissima c’est une cave en ligne avec un catalogue de produits d’excellence, un service et un suivi clientèle de qualité grâce à une équipe professionnelle et à l’écoute. À l’origine de cette belle idée, il y a Thierry Goddet. À l’occasion des 10 ans de Cavissima nous avons décidé de revenir avec lui sur cette belle aventure.
Thierry, vous êtes le dirigeant et fondateur de Cavissima, pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a poussé à lancer Cavissima ?
Quand j’ai créé Cavissima en 2009, les sites de ventes de vin en ligne se comptaient déjà par centaines en France. Le marché était déjà fortement encombré. En revanche, très peu de sociétés proposaient des services.
En créant Cavissima, j’ai souhaité répliquer et industrialiser, avec une solution 100% en ligne, ma propre expérience de constitution et de gestion de cave à distance. Voici le contexte.
Au début des années 90, à 30 ans, je commençais à avoir des revenus pour réaliser mon rêve de cave à vin. Je me suis mis à acheter des bouteilles et à les entreposer dans la cave de mon appartement parisien, mais très vite celle-ci fut cambriolée. Qu’à cela ne tienne, je recommençais à acheter des vins et 6 mois plus tard, je vivais un 2ème cambriolage. Il n’était pour moi plus question de conserver des vins dans un endroit non sécurisé.
Puis, je suis parti vivre à Singapour plusieurs années. Je me suis dit que c’était le moment d’acheter sérieusement des bouteilles pour constituer le fond de cave. Les bouteilles, cette fois-ci, furent entreposées dans un endroit sécurisé et adapté pour la garde ; un fichier excel me permettait de réaliser le suivi et la gestion de ma cave.
Cavissima, à la base, s’adressait aux expatriés et se proposait d’être une solution intégrée pour vendre du vin, le conserver dans une cave professionnelle, fournir des outils de gestion et organiser la livraison en France. Un tel service n’existait pas en France et je me suis dit que cela serait une véritable innovation.
Pouvez-vous nous expliquer quelle a été la plus grande difficulté que vous avez surmontée avec ce projet ?
Sans aucun doute la conformité au Code Monétaire et Financier avec l’obligation de déposer des documents d’information auprès de l’AMF (Autorité des Marchés Financier). La liste des exigences à satisfaire était longue et variée.
Ce projet dura 21 mois et fut extrêmement coûteux en termes de consultants, d’avocats et d’experts associés au projet. Il a fallu comprendre le niveau d’exigence qu’impose une conformité de ce type et donc faire et refaire les documents proposés à l’autorité de contrôle. Il a fallu revisiter les contrats avec nos partenaires stockeurs et assureurs et adapter les processus de gestion.
Cerise sur le gateau, au-delà des coûts engendrés, il nous fallut vivre un cruel manque à gagner de revenus quand l’autorité nous imposa de cesser tout démarchage pendant une période de 10 mois avant de finalement nous octroyer l’autorisation de démarchage en février 2019.
Au final, l’agrément concédé par l’AMF fut un véritable investissement et un véritable stress test. Nous avons beaucoup fait progresser nos processus de gestion et renforcé les garanties proposées aux clients. Nous avons également profité de l’occasion pour rééquilibrer notre business entre la vente de vin plaisir et l’investissement dans le vin. De la difficulté naît la résilience et la capacité à survivre et à se réinventer !
Cavissima a 10 ans aujourd’hui, quelle est votre plus grande fierté ?
Je compare souvent Cavissima à une banque. À l’instar d’une institution bancaire, nous vendons et conservons des actifs pour le compte de nos clients. Nous avons un cycle de satisfaction qui est long. Il peut s’écouler 5 à 10 ans entre le moment où le client dépose de l’argent et le moment où il déguste ses vins ou encaisse le produit de ses reventes. Notre développement ne peut passer que par un degré de confiance élevé et une fiabilité à toute épreuve. Aujourd’hui, j’ai deux grandes fiertés. La première c’est de constater le crédit que nous accorde nos clients en nous donnant une note exceptionnelle de 4,9/5. Obtenir une note de ce calibre se fait avec une équipe professionnelle et motivée autour d’un projet et de valeurs communes.
La seconde fierté, c’est de lister le nombre de grands domaines d’exception qui nous font confiance en nous accordant des allocations. Je citerai ici les Grands Crus Classés de Bordeaux, au rang desquels figurent les propriétés dirigées par des quadragénaires talentueux. Ainsi que les grands domaines de Bourgogne et de la Vallée du Rhône qui sont souvent allergiques à la vente en ligne ! Clos des Papes, Sauzet, Robert Groffier, La Romanée Conti, Méo-Camuzet, etc. La liste est longue et grossit de mois en mois. Ces domaines ont compris que nous nous inscrivons dans leur chaîne de valeur. Nous sommes un maillon à valeur ajoutée entre eux et le moment de la dégustation.
Quel est votre prochain objectif à atteindre avec Cavissima?
Je me suis fixé deux objectifs avec Cavissima.
Le premier c’est de nous relancer sur le marché de l’investissement dans le vin. Nous avons vécu une période compliquée depuis 2015 sur ce marché, mais à présent le cadre légal mis en place via le Code Monétaire et Financier constitue une véritable opportunité pour notre société. À un moment où les rendements proposés par les instruments financiers classiques sont historiquement les plus bas, nos offres sont de nature à attirer une clientèle nombreuse et passionnée.
Puis, le deuxième objectif consistera à imposer Cavissima comme la solution de prédilection pour les jeunes français qui démarrent une cave à vin. Nous offrons pour eux tous les services et proposons des conditions sans équivalents. La Cave en ligne en France est un service trop méconnu, nous avons du pain sur la planche !