Le jeudi 23 mai 2019, Thierry Goddet est intervenu dans l’émission de BFM TV, Intégrale Placement afin de parler des Primeurs 2018. La grande question qui anime les investisseurs est la suivante.
Le Bordeaux 2018 est-il un millésime d’investissement ?
Savoir s’il faut investir est une chose, mais déterminer ce qu’est un millésime d’investissement en est une autre. Ainsi, le président de Cavissima propose des pistes d’identification et conseille quelques pépites aux amateurs de vin.
Qu’est-ce qu’un millésime d’investissement ? Comment identifier un millésime d’investissement ?
La question mérite de se poser. En effet, il est coutume de penser que le millésime d’investissement ne désigne que les vins extrêmement qualitatifs. Thierry Goddet retient quatre critères :
La qualité du vin : peut-il traverser le temps ?
Le vin est-il qualitatif ? Est-ce un grand millésime de garde ? Ce point est, en effet, essentiel. On se souvient de ces millésimes 1947, 1982, qui ont traversé le temps. Ainsi, il faut se demander si le millésime 2018 a un profil similaire.
Dressons donc le palmarès pour les Bordeaux primeurs 2018 : les critiques offrent de bonnes notes.
Par exemple, le top 4 est grandiose :
- • Le Château Latour 98/100 ;
- • Le Château Lafleur 98/100 ;
- • Le Château Léoville Las Cases 98/100 ;
- • Le Château Cheval Blanc 98/100.
Bien entendu, il y a de très belles progressions à noter chez certains domaines, notamment :
- • Le Château Larcis Ducasse 96/100 ;
- • Le Château Rauzan Segla 97/100 ;
- • Le Château Calon-Ségur 98/100 ;
- • Le Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 98/100.
Le juste prix : est-ce que le vin se vend ?
Les prix de sortie sont-ils valables, intéressants et laissent-ils de la place à une progression positive ?
On se souvient que le millésime 2011 n’avait pas trouvé sa place parmi les millésimes d’investissement. Pourtant, c’était un bon millésime mais les prix de sortie étaient très élevés. Les cuvées de Bordeaux 2010 étaient magnifiques mais n’ont pas véritablement pris de valeur.
Que se passe-t-il alors pour 2018 ?
Quel est l’héritage du millésime 2018
Dans l’investissement dans le vin, tout est une affaire de succession. À ce titre, 2016 arrive après 2015. Le millésime 2015 a pris de la valeur, alors 2016 se vend plus cher ! Idem pour le millésime 2010, ce qui a été compliqué. Concernant le millésime Primeurs Bordeaux 2018, il arrive après le millésime 2017, qui a été une année un peu boudée. Ainsi, le millésime 2018 voit sa côte de popularité augmenter et est apprécié par la presse. C’est une bonne nouvelle pour les amateurs de vins.
Le potentiel de raréfaction
Un millésime s’observe dans son ensemble. La conduite de la viticulture, la météo, les résultats des vendanges sont autant de paramètres à prendre en compte. Concernant 2018, nous sommes sur un millésime où les rendements sont en net retrait. En effet, les raisins ont été d’une rare qualité à la récolte, mais la quantité a été supplantée par la qualité. Ce qui est rare est cher.
Faut-il investir dans le millésime Bordeaux 2018 ?
La campagne qui suit son court propose déjà de nombreuses pépites. De nombreux Châteaux tirent leur épingle du jeu.
Quelles sont les outils à disposition pour bien choisir le millésime 2018 ?
C’est le moment de savoir comment se placer. Tout d’abord, il convient d’être vigilant et attentif parce que les volumes sont rares. Il faut ainsi positionner ses achats à toute vitesse. Ensuite, il faut regarder :
- • les notes des critiques référents ;
- • les variations des prix de sorties par rapport à 2015 et 2016 ;
- • les courbes d’évolution des prix moyens de 2015 à 2016.
Le regard de Thierry Goddet sur les Bordeaux Primeurs 2018
Ainsi, Thierry Goddet souligne les efforts de certains Châteaux au niveau du prix des vins primeurs. En effet, des événements extérieurs, comme le BREXIT ou encore les tensions économiques entre les Etats-Unis et la Chine, peuvent impacter les politiques de prix des vins de Bordeaux. Il reste que de nombreux Châteaux choisissent tout de même de rendre ce millésime liquide. En revanche, ces châteaux ont baissé leur prix par rapport au millésime 2016 et le vin est très qualitatif. Saluons à ce titre :
- • Château Clinet ;
- • Château Angelus : qui a fait de beaux efforts pour remettre son vin sur le marché ;
- • Château Larcis-Ducasse ;
- • Château Pavie-Macquin ;
- • Château Branaire-Ducru.
Ces vins sont à mettre en cave. Ce sont des vins gigantesques dans tous les sens du terme, qui pourront se conserver entre 10 à 50 ans.